Je veux n'être rien et je crois que c'est le désir le plus sage que je puisse avoir de toute mon existence.
C'est ce que je conclus de toute ma réflexion intérieure et parfois inconsciente. Je ne désire rien, je n'ai que des envies passagères destinées à m'occuper, à me nourrir et à m'imprégner de tout ce qui m'entoure.

Une des première question qu'on nous pose quand on est petit c'est : qu'est ce que tu veux faire plus tard ? A cette époque j'avais des tas d'idées, tout en sachant bien au fond de moi que je ne les réaliserai jamais. J'ai souvent eu beaucoup de prétentions, mais tout ça ce n'était que du toc.
Mais la vraie question c'était : veux-tu rentrer dans notre secte et quel poste veux tu y occuper cher enfant ?

On m'a beaucoup bassinée pendant toutes mes études avec mes prétendues capacités intellectuelles, et ma paresse maladive, le grand gachis de ces capacités et mon je m'en foutisme intégral...
Bien que ça m'ait énormément flattée (je dois bien l'avouer) ça m'énervait beaucoup. On dit que ça ouvre des portes, moi je trouve que ça en ferme au contraire et que c'est loin d'être une chance d'avoir "des capacités" quand on n'a pas envie de s'en servir.

A présent, je ne veux rien. Je me fiche d'avoir un métier, une fonction, une soit disant utilité. Je suis d'ailleurs beaucoup critiquée pour ça, mais ça me passe au dessus, parce que c'est mon désir profond et que je suis très tétue (est-ce vraiment un défaut ça ?).

Je ne veux pas choisir, je ne veux pas m'intégrer et je ne veux pas rentrer dans une petite case. Où que ça puisse me mener, ça sera mon seul choix. Je n'essaye de convertir personne à ce choix là (je ne suis pas une bonne soeur, choisir de rentrer au couvent pour ne rien foutre et convertir les foules...). Je ferai comme bon me semble, qui m'aime me supporte (et c'est d'ailleurs ce qu'il se passe).

Je ne prétends pas détenir la sagesse, juste ma sagesse pour moi seule. Chacun fait ce qu'il veux et je ne le juge pas pour ce qu'il fait, contrairement au reste du monde (ou presque).

Et on me dit : tu n'as pas honte de ne servir à rien ?
Alors moi je dis : et toi à quoi tu sers ? Et on me dit : je ne sais pas, à rien non plus quand on va au fond des choses... Alors moi de répondre : ben voilà alors réponds tout seul à ta propre question initiale.
Donc non je n'ai pas honte du tout, je suis là pour rien et c'est très bien. Le néant n'est pas si vide qu'on ne le pense (je crois) et pas si négatif. Surtout si on croit très fort que les plus belles choses ne servent à rien et que les plus mauvaises choses sont très utiles...

Ma conclusion c'est : je suis là, et puis c'est tout et ça sera ma définition personnelle définitive, inventez une case si vous voulez.

Je passais ici juste pour dire ça, parce que j'avais une envie passagère ;-).